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Les aînés séparés victimes de maltraitance institutionnelle

Mariés depuis 60 ans, Marcia Fillion et Lucien Cloutier sont forcés de vivre dans des résidences différentes depuis plus d’un an et peinent à se voir.

Des élus réclament des traitements plus humains

Les couples d’aînés auxquels on ne permet pas de vivre dans un même CHSLD sont victimes de maltraitance institutionnelle, dénoncent des élus qui demandent aux établissements d’être plus «humains».

«Il faut que le projet de loi 115 [visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés] soit amendé pour faire reconnaître la maltraitance institutionnelle et sortir de nos méthodes actuelles», réclame le député péquiste Harold LeBel, qui siège en commission parlementaire à ce sujet.

Il compte prendre l’histoire publiée vendredi par Le Journal à propos de ces aînés de Rawdon qui, mariés depuis 60 ans, vivent dans des résidences séparées depuis un an et peinent à se voir, comme un exemple de maltraitance institutionnelle pour convaincre le gouvernement.

« Réponse dépassée »

La fille de ce couple, Sylvie Cloutier, est touchée par l’attention politique suscitée par ce que vivent ses parents, qu’elle voit elle aussi comme de la maltraitance.

Par ailleurs, le ministère lui a promis que son père serait bientôt réévalué. Mais peu importe ses besoins, dit-elle, il doit aller retrouver sa femme.

De son côté, l’ex-ministre libérale responsable des Aînés, Marguerite Blais, dénonce ce qu’elle qualifie de «réponse dépassée» quand le ministère et le Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière disent faire leur possible pour réunir les couples.

«Il ne faut plus faire son possible, il faut trouver des solutions», dit-elle, ajoutant qu’il faudra une volonté politique ferme pour y parvenir.

C’est pourtant cette même réponse qu’a répétée le bureau du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, vendredi.

Mais le CISSS de Lanaudière dit par ailleurs vouloir trouver une solution pour la famille.

Pas une loi

Ni Mme Blais ni M. LeBel n’étaient cependant prêts à dire qu’il faut une loi pour que les couples d’aînés puissent rester ensemble.

Même son de cloche pour la députée caquiste Lise Lavallée, qui croit que le système de santé a surtout besoin d’humanité.

«Faut-il avoir une loi pour rendre les gens plus humains?» s’interroge-t-elle, trouvant «complètement inacceptable» que des personnes qui forment un couple ne puissent être ensemble si elles le souhaitent.

On ne répond pas à tout «par une règle mur à mur», poursuit l’élue de Repentigny, qui ne comprend pas pourquoi des exceptions ne seraient pas possibles dans certains cas.

 

SOURCE: https://www.journaldemontreal.com/2017/03/10/les-aines-separes-victimes-de-maltraitance-institutionnelle

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